Qui est l’osmie bicolore ?

Publié le 3 février 2023

Les abeilles sauvages se distinguent par leur apparence, leur cycle de vie, leur comportement et leur technique de nidification. On distingue notamment les abeilles terricoles, les abeilles maçonnes et les abeilles coupeuses de feuilles. Mais une petit osmie se différencie des autres abeilles sauvages : l’abeille hélicicole. Qui est l’osmie bicolore ? Comment la reconnaître ? Comment l’observer ? Quel est son mode de nidification si spécial ? L’équipe des Dorloteurs d’Abeilles vous éclaire sur cette mystérieuse osmie !

Femelle osmie bicolore

Comment reconnaître l’osmie bicolore ?

L’osmie bicolore (osmia bicolor) fait partie de la famille des Mégachilidés tout comme l’osmie rousse et l’osmie cornue. Les femelles mesurent entre 9 et 11 millimètres. Elles présentent une pilosité bicolore qui rappelle celle de l’osmie cornue : leur abdomen est composé de poils roux cependant moins nombreux. La pilosité de leurs pattes est plus roussâtre avec un thorax plus noir. Les mâles de leur côté mesure entre 8 et 10 millimètres. Ils sont plus gris avec des tons fauves sur les derniers segments abdominaux.

mâle osmie bicolore

Comment observer l’osmie bicolore ?

Vous pouvez observer l’osmie bicoore dès l’arrivée des beaux jours début mars et jusqu’en mai. Elle se rencontre sur les pelouses et dans les milieux à tendance rocailleuse et calcaire où évoluent les escargots.

Cette abeille sauvage est commune dans nos régions mais peu abondante donc difficile à observer. On peut la retrouver en Europe et dans d’autres zones géographiques étendues comme la Scandinavie ou au Turkestan.

Comment l’osmie bicolore fait elle son nid ?

Cette petite abeille sauvage a une drôle de spécificité ! En effet, celle-ci nidifie exclusivement dans des coquilles d’escargots vides. Vous ne l’observerez donc pas dans les Dorlotoirs qui sont des nichoirs à abeilles sauvages nichant dans des galeries creuses. La femelle érige au fond de la coquille une paroi faite d’un mélange de feuilles mâchées et elle y dépose une réserve de pollen et de nectar. Elle ne pond qu’un seul et unique œuf à l’intérieur de la coquille et la referme à l’aide d’une nouvelle et dernière paroi.

Après s’être développée durant plusieurs semaines dans l’œuf, la larve éclot et se nourrit du pollen et du nectar laissés dans sa cellule. Cela lui permet de construire son cocon dans lequel elle passera 9 à 10 mois en développement. Cette période s’appelle « la période de diapause ». Mi-mars, la jeune abeille sort de son cocon, et à l’aide de ses mandibules, gratte la paroi de feuilles mâchées pour sortir à l’air libre.  

Osmie bicolore sur escargot

Une fois la ponte terminée, la femelle retourne la coquille et la recouvre de la même substance verdâtre. L’osmie bicolore se met ensuite à la recherche de brindilles d’environ 5 à 10 cm, qu’elle transporte du bout de ses mandibules pour recouvrir la coquille d’escargot. Cela permet de cacher son nid pour le mettre à l’abri des prédateurs et parasites. Ce long processus peut prendre plusieurs jours et la femelle est capable de construire jusqu’à 5 nids similaires durant sa courte vie d’adulte.

Quelles fleurs l’osmie bicolore visite-t-elle ?

L’osmie bicolore visite diverses fleurs sauvages et cultivées. On peut citer le pissenlit, le bugle rampante et l’hipprocrépis à toupet. Toutes sont riches en nectar et en pollen.

Même si vous ne retrouverez pas ces petites abeilles sauvages dans vos hôtels à insectes ou Dorlotoirs, il existe des façons simples d’agir pour leur préservation ! Lorsque cela est possible, vous pouvez stocker dans un petit endroit ensoleillé les coquilles d’escargots abandonnées dans votre jardin. Si une légère végétation y pousse, c’est encore mieux ! L’abeille sauvage appréciera de trouver des brindilles à proximité de son nid.  

Vous pouvez également diversifier la floraison des jardins pour attirer d’autres abeilles sauvages. Pour les protéger, bannissez l’usage des pesticides.