Qui sont les guêpes-coucou ou chrysides ?

Publié le 5 juillet 2021
guepe-coucou-chryside

Non, elles ne sortent pas tout droit du dernier Star Wars ni d’un clip de Boney M. Ces guêpes sont bien réelles et certains d’entre vous ont pu les apercevoir dans leurs Dorlotoirs. Ce sont des Chrysides (chrysididae), plus communément appelés « guêpes-coucou ». Elles sont ce que l’on appelle des cleptoparasites. A la manière du coucou, oiseau auquel elles empruntent une partie de leur nom, elles s’approprient les réserves de nourriture d’autres animaux afin d’assurer la survie de leur progéniture. On peut également les qualifier de « parasitoïdes ». Les parasitoïdes sont des parasites qui tuent leur hôte. C’est très souvent ce qu’il arrive quand une larve de guêpe-coucou est pondue près de la larve de l’hôte. Les adultes eux, butinent les fleurs et se nourrissent de nectar. Très colorées, ces guêpes parasitent surtout des nids de guêpes et d’abeilles, au détriment des larves de ces dernières.

La famille des chrysides

guepe-coucou

On dénombre dans le monde plus de 3000 espèces de cette famille. On les retrouve sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Leur identification précise n’est parfois pas chose aisée et reste réservée aux experts tant la distinction entre 2 espèces peut quelquefois se jouer à quelque détail microscopique et invisible pour les non-initiés. Cette difficulté d’identification peut aussi être imputée à un manque de documentation scientifique précise au sujet de nombreuses espèces. Les chrysides se distinguent notamment des autres guêpes par leur faible nombre de segments abdominaux externes. Leur brillance particulière est en partie due à la structure de leur exosquelette. Les pigments naturels ont en fait peu d’effet sur les couleurs que l’œil humain y voit. La structure complexe de l’exosquelette, présentant en surface des trous et des crêtes de taille microscopique, crée cette illusion de couleurs métallisées. On appelle cela des couleurs structurelles. On peut retrouver ce phénomène notamment sur la queue des paons.

La Chryside Enflammée

guepe-coucou

On trouve la Chryside Enflammée (Chrysis Ignita) dans toute l’Europe. C’est l’une des espèces les plus courantes en France. D’une longueur comprise entre 5 et 10 mm pour les adultes, leur corps est composé de différentes couleurs, au lustre métallique. La tête et le thorax sont d’un bleu-vert brillant, présentant parfois des reflets dorés. L’abdomen lui est d’un rouge rubis plutôt foncé. La taille de l’Ignita adulte est très variable car cela dépend de la quantité de nourriture que la larve aura eue à disposition. En effet, suivant l’espèce parasitée, la dose de nourriture diffère. Chrysis Ignita parasite en majorité les abeilles maçonnes, d’où leur présence dans certains Dorlotoirs.

Comment les guêpes-coucou parasitent-elles leurs hôtes ?

guepe-coucou

Ces guêpes-coucou sont vraiment fascinantes, et cela est en partie dû à leur système de reproduction. Nous en parlions plus haut, ce sont des cleptoparasites, et souvent des parasitoïdes. Les guêpes-coucou parasitent surtout d’autres aculéates solitaires comme des guêpes ou des abeilles. La guêpe-coucou s’immisce dans un nid encore en construction et pond une larve à proximité de la larve de l’hôte. Elles peuvent même infester plusieurs cellules en enfilade. Il y a ensuite 3 suites possibles, qui dépendront de plusieurs facteurs comme l’espèce de l’hôte, la quantité de nourriture disponible, le type de nourriture etc…

  • Dans le premier cas, la larve de la chryside se nourrit de l’œuf de l’hôte ou de la jeune larve, pour ensuite s’attaquer aux réserves de nourriture accumulées par l’hôte.
  • Dans le second cas, la larve parasite attend que la larve hôte se soit nourrie de toutes les réserves, avant de la tuer et de la manger. Cela arrive quand l’espèce parasitée est un apoïde stockant du pollen, pollen qui ne peut être synthétisé par la larve parasite.
  • Dans le troisième cas, plus rare, les 2 larves se développent côte à côte, grâce aux réserves de nourriture quand celles-ci sont suffisantes pour 2 bouches à nourrir.

La stratégie de défense des guêpes-coucou

Pour se protéger des attaques de leur hôte, les Chrysides ont développé une particularité physique remarquable. Quand l’hôte se rebiffe et menace de son dard et de ses mandibules la chryside, notre guêpe-coucou peut littéralement se rouler en boule. La dureté de son abdomen, véritable cuirasse, et sa forme concave sur la surface ventrale permettent à la chryside de mettre à l’abri antennes et pattes et ainsi d’éviter les piqûres ou les mutilations. Tout ce que pourra faire l’hôte sera alors pousser la chryside en dehors du nid.

Les guêpes-coucou ne sont pas les seules prédateurs pouvant s’attaquer aux nids des abeilles sauvages. Découvrez notre article sur les autres prédateurs et parasites qui peuvent affaiblir les abeilles solitaires.